L’acharnement israélien contre Salah Hamouri continue obstinément. Trois ans après qu’il soit sorti de prison où il a passé 7 ans de sa jeune vie, sur la base d’un dossier vide, les dirigeants israéliens le poursuivent pour l’empêcher d’avoir une vie normale sur la terre où il est né : en Palestine. Des ordres militaires succèdent aux ordres militaires restreignant sa liberté de mouvement et d’études, cherchant à l’empêcher de vivre « normalement ».
Après les attaques contre Salah, c’est sur sa femme, Elsa, enceinte de 6 mois et demi, que les foudres viennent de tomber brutalement, cyniquement, sans la moindre humanité, et en toute illégalité, en ce début 2016. Salah Hamouri et Elsa Lefort se sont mariés en mai 2014. A Jérusalem. Ceci après mille tracasseries administratives, résultats du fait que Jérusalem-Est, où ils habitent, est annexée illégalement et sous juridiction israélienne. Normalement, ce mariage étant dûment acté et enregistré, Elsa aurait dû recevoir un « visa épouse » lui permettant de voyager librement non seulement en Israël et en Cisjordanie mais aussi l’autorisant à sortir pour aller à l’étranger et en rentrer.
Demande a été faite pour ce visa et un premier refus est tombé après plus d’un an de démarches. Motif : « Votre mari est un danger pour Israël » et donc pas de visa pour vous ! Appel, rendant suspensive cette décision, a été fait. Elsa se trouvant néanmoins limitée dans ses mouvements et ne pouvant pas circuler à l’étranger sous peine d’être interdite d’entrée. le 5 janvier, le cauchemar commence ! Elsa travaille pour le Consulat général de France à Jérusalem et à ce titre elle a obtenu un « visa de service » délivré par le Bureau des Affaires Consulaires du Ministère des Affaires étrangères israélien lui permettant d’aller et venir sur place et à l’étranger, valable jusqu’au 12 octobre 2016. Le 21 décembre 2015, utilisant cette possibilité légale, elle est venue en France. Elle en est repartie le 5 janvier. Et à l’arrivée à l’aéroport de Tel Aviv le 5, en milieu de journée, le cauchemar a commencé. Les autorités israéliennes l’attendaient avec un plan sordide, calculé à l’avance. Ils contestèrent la validité du visa de service au prétexte qu’elle n’avait pas de « visa épouse ». Ils la mirent en prison deux jours, sans le moindre ménagement malgré sa grossesse visible. Avec l’aide d’un avocat, elle fit appel de cette décision inique. Réponse ? Cette fois ce n’était plus seulement son mari mais c’était elle-même qui était « dangereuse » aux yeux des autorités israéliennes ! Elle fit de nouveau appel le lendemain et la réponse du « tribunal » fut identique : « Vous êtes une terroriste » ! Ni plus ni moins. En conséquence, Elsa fut expulsée du territoire avec impossibilité, à l’heure qu’il est, d’y retourner.

Salah Hamouri, lors de sa libération le 18 décembre 2011 après avoir passé 6 ans, 9 mois et 7 jours dans les geôles israéliennes.