Pitoyable ! Passant outre la justice et l’avis de l’inspection du travail, Myriam El Khomri valide le licenciement du délégué CGT d’Air France dans l’affaire dite de « la chemise ». La décision de la ministre du Travail de valider le licenciement de Vincent Martinez a suscité un tollé. Irrité par la contestation massive contre la loi Travail, le gouvernement vient donc de franchir un cap supplémentaire dans sa croisade anti-syndicale. Tant de Élysées que de Matignon, les ordres sont lâchés : le gouvernement socialiste lance la chasse aux sorcières.
Il s’agit bien d’une décision à caractère politique, bafouant d’une part l’avis très argumenté de l’Inspection du travail, et d’autre part, piétinant le Code du travail, le délai pour recours étant épuisé. A nouveau, avec cette décision prise en plein été, s’exprime une volonté politique de ce gouvernement de faire taire toute contestation sociale dans le pays et d’affaiblir le mouvement syndical avec une criminalisation des hommes et des femmes qui s’engagent et luttent pour défendre des conquêtes sociales et améliorer les conditions de travail et de vies des travailleurs. Le gouvernement a d’abord, en début de quinquennat, refusé l’amnistie sociale pour les militants. Puis il a mené une campagne de stigmatisation contre les responsables syndicaux et une répression sans précédent du mouvement social comme nous l’avons vécu durant ces derniers mois avec les manifestations contre la loi dite « travail ». Comment alors croire les paroles de François Hollande prononcées samedi dernier « Il faut changer la démocratie, pas la restreindre » ?
Effectivement il faut donner un nouveau souffle à la démocratie dans notre pays. Il faut pour cela écouter et respecter les citoyens et le débat parlementaire en renonçant à l’utilisation du 49-3. Cela passe par la démocratie sociale, avec des nouveaux droits et pouvoirs pour les salariés et leurs représentants. Cela passe également par le retrait de la loi « travail » pourtant promulguée aujourd’hui. Car mauvais coup de l’été ne suffisant pas, ce même 8 août, la signature de la chambrière de Valls et Hollande a rejoint celles de pas moins de onze membres du gouvernement et du locataire de l’Élysée pour promulguer la loi travail.

Pour le syndicat SNTEFP-CGT mais aussi pour l’inspection du travail, la décision du ministre est clairement politique.