Contre toutes attentes, le républicain populiste, raciste et misogyne Donald Trump remporte l’élection présidentielle américaine, un séisme politique aux Etats-Unis qui plonge le monde dans une incertitude vertigineuse.
Huit ans après l’élection de Barack Obama, premier président noir qui avait suscité une immense vague d’espoir à travers le pays, aujourd’hui profondément déçu (comme les Français vis-à-vis de Hollande et Valls) le républicain populiste de 70 ans, taxé de sexisme et de xénophobie par ses adversaires, l’a emporté, et haut la main, sur la démocrate Hillary Clinton qui espérait devenir la première femme présidente des Etats-Unis. Il a fait campagne comme l’outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques qui ont selon lui « saigné le pays à blanc ». En promettant de « rendre à l’Amérique sa grandeur », son slogan et de la protéger de l’extérieur.
Ce milliardaire imprévisible, qui avait aussi reçu le soutien des religieux les plus extrémistes et du Ku Klux Klan , avait promis lundi un « Brexit puissance trois », référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l’Union européenne. Il avait durant toute sa campagne galvanisé un électorat blanc modeste se sentant laissé pour compte face à la mondialisation et aux changements démographiques, auquel il décrivait un avenir sombre. Ce développement choc intervient à l’issue de 18 mois d’une campagne électorale qui a profondément divisé les Etats-Unis et stupéfié le monde par ses outrances et sa violence. Et qui aura coûté…7 milliards de dollars !
Plus de 60% des Américains pensaient que Donald Trump n’avait pas le caractère pour devenir président. Mais il a réussi à capter la colère et les angoisses d’une partie des Américains. Ses propositions restent vagues dans un certain nombre de domaines, comme la politique étrangère. Et elles suscitent l’inquiétude dans d’autres, comme l’économie. Outre la Floride, la Caroline du Nord et l’Ohio, deux autres Etats cruciaux, étaient tombés dans son escarcelle plus tôt dans la soirée. Plus de 200 millions d’Américains étaient appelés aux urnes mardi pour choisir le successeur de Barack Obama qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier après huit années au pouvoir. Sa première élection, en 2008, avait nourri l’espoir d’un pays plus uni que la campagne 2016 a profondément divisé. La campagne, particulièrement violente, faite souvent d’attaques personnelles, a laissé un goût amer et a accru la méfiance des Américains envers leur classe politique. Il y a donc un courant inquiétant qui s’installe à travers le monde en travers duquel il faut se dresser, qui est Trump aux États-Unis, qui est Erdogan en Turquie, ou en Europe, avec Orban en Hongrie et la montée des extrémistes en Pologne. Reste aussi que l’élection de ce milliardaire ne peut que nous inquiéter concernant l’avenir de la Palestine.
Elections aux USA : grosse victoire pour la légalisation du cannabis
Le jour de l’élection présidentielle est l’occasion pour plusieurs États d’organiser des référendums sur des questions diverses, telles que la légalisations du cannabis ou l’abolition de la peine de mort. Neuf d’entre eux doivent s’exprimer sur la légalisation du cannabis à usage médicinal ou récréatif. La Californie et le Massachusetts ont voté pour la légalisation de la marijuana à usage récréatif. Les habitants de Floride ont autorisé son usage médical. Sur cinq Etats qui ont organisé en même temps que l’élection présidentielle, un référendum sur la question de la légalisation du cannabis, deux ont déjà approuvé la légalisation de la marijuana. En Californie, 55% des électeurs ont voté pour la légalisation de la marijuana.

Un sondage publié en octobre 2016, indiquait que 60 % des Américains étaient favorables à la légalisation Ces résultats auraient pu ouvrir la porte vers une légalisation progressive à l’échelle nationale. Avec la victoire du camp républicain, c’est moins sûr.