Nouveau record d’abstentions pour le second tour des deux législatives partielles du 4 février 2018, lorsque l’on sait que ces élections partielles n’ont lieu que 6 mois après les deux grandes élections de 2017. Même pas 20 % de votes exprimés dans le Val d’Oise et moins de 30 % à Belfort. Cela dit, dans la bataille LREM-LR, c’est LREM qui perd. Preuve qu’un début de mécontentement grandit dans l’électorat macronien. Le double échec de la majorité aux législatives du week-end signe donc un revers pour le tandem Macron-Philippe, dont la popularité est en berne.
Une victoire à Belfort et un succès, plus inattendu, dans le Val-d’Oise : la droite non-macroniste peut pavoiser après les deux législatives partielles qui se sont tenues dimanche. Pour autant, avec 80 % d’abstention dans le Val-d’Oise et plus de 70 % à Belfort, difficile d’y voir un autre message que le désintérêt pour ces scrutins. « La France du réel s’est exprimée : malgré huit mois de communication mensongère, les électeurs ont envoyé un message clair à Emmanuel Macron et au gouvernement. C’est un désaveu qui sanctionne sévèrement la politique du gouvernement », a pourtant estimé Laurent Wauquiez, le président de LR, trop heureux de pouvoir claironner que « la droite est de retour ». Si, dans la première circonscription du Territoire de Belfort, le LR Ian Boucard s’est nettement imposé avec 59,18 % des voix, faisant plus de 8 points de mieux qu’en juin, face au Modem-LREM Christophe Grudler (40,82 %), c’est avec seulement, rappelons-le, 28,91 % de participation contre 45,25 % en juin 2017.
C’est toutefois la partielle du Val-d’Oise qui devrait inquiéter l’exécutif, avec la défaite de la députée sortante LREM Isabelle Muller-Quoy (48,55 %) qui avait, en juin, pris la circonscription à la droite. Son rival LR, Antoine Savignat, l’a emporté avec 51,45 %, 6 points de mieux que lors des législatives suivant l’élection d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Avec un taux de participation ici d’un peu plus de 20 %, et une candidate poussée par le parti à se représenter contre son souhait, le parti présidentiel rejette toute portée nationale au scrutin. « C’est un moment où il est plus facile de mobiliser contre que pour », se rassure-t-on à Matignon. Le score décevant des candidats En marche, l’abstention, et fait notable, un taux élevé de bulletins blancs et nuls dépassants 10 % des votants dans les deux élections sonnent comme un signal avant même la première année du quinquennat.

Tout un symbole: la défaite dans le Val-d’Oise de la députée sortante LREM Isabelle Muller-Quoy (48,55 %) qui avait, en juin, gagné la circonscription sur le sortant LR.