Massacre à Gaza, justifications de l’Israël et des États-Unis : Un appel de personnalités pour que l’union européenne agisse.
Tribune parue dans le journal L’Humanité du 16 lai 2018
Israël fête ses 70 ans d’existence. Sa proclamation en 1948, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, marquée par le génocide des juifs d’Europe, a été accueillie dans le monde comme un refuge pour les survivants et comme un espoir. En même temps, elle a dépossédé les Palestiniens d’une partie importante de leur pays et représenté pour eux une catastrophe, la Naqba. Soixante-dix ans plus tard, l’État d’Israël est une réalité, comme est une réalité le fait que des millions de Palestiniens vivent dans une situation insupportable d’occupation, d’enfermement à Gaza, de discriminations en Israël ou d’exil.
Depuis 1948, ces deux réalités s’entrechoquent, entraînant du sang et des larmes, entravant l’avenir des peuples de la région et produisant ses effets jusqu’en Europe et dans le reste du monde. L’occupation et la colonisation poursuivies par Israël depuis 1967 de territoires ne faisant pas partie de ses frontières internationalement reconnues aggravent une situation régionale par ailleurs bouleversée par de nombreux conflits et fait peser de lourdes menaces sur la paix mondiale.

Les Palestiniens et Palestiniennes enterrent leurs morts dont les 10 enfants assassinés par les soldats israéliens
Ce qui n’est pas supportable, c’est la négation assumée des droits du peuple palestinien par la force brute de la répression et des armes. S’appropriant les terres, cantonnant les Palestiniens à des territoires de plus en plus réduits, les différents gouvernements israéliens détruisent de plus en plus sûrement tout espoir que deux États puissent vivre en paix, côte à côte, avec Jérusalem comme capitale commune. Le résultat de leur politique interroge, certes, sur la possibilité de cette solution. La poursuite continue de la colonisation conduisant à l’installation de quelque 700 000 colons en Cisjordanie a sapé les espoirs suscités par le processus d’Oslo. Mais il est clair que l’hypothèse louable d’un seul État ouvert à tous avec les mêmes droits se heurte aux aspirations nationales des deux peuples.

D’un côté des soldats israéliens armés jusqu’aux dents avec les pistolet-mitrailleurs les plus sophistiqués, côté Palestiniens…des frondes !!
L’établissement de deux États dans les frontières de 1967, garantissant une solution aux réfugiés et établissant Jérusalem comme capitale des deux pays, reste, au moins à court et moyen terme, la seule solution viable. Il est illusoire de penser que laisser le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne face à face permettrait d’avancer dans cette voie. Seule l’intervention de la communauté internationale permettra de peser sur les deux parties, en particulier sur les autorités israéliennes, qui se sentent revêtues de l’impunité que leur confère le soutien indéfectible des États-Unis.

Mieux que des mots parfois, les dessins de presse. Et au niveau en France comme partout dans le monde, les dessinateurs de presse ont été très nombreux à dénoncer le bain de sang sur Gaza avec leur crayon.