Des fins de mois impossibles au sentiment d’être méprisés, tenus à l’écart des décisions politiques, les gilets jaunes, qui manifestaient samedi à Paris et dans toute la France, expriment une aspiration profonde à la démocratie, à l’égalité, à la justice sociale. Face à eux un gouvernement et des députés qui n’ont que mépris et répression à la bouche.
Prenons date ici : le traitement médiatique des gilets jaunes, entre diabolisation, mépris de classe et incompréhension totale, certains n’hésitant pas à relayer sans distance les consignes données par l’Élysée, pose un grave problème démocratique. Et malgré la dramatisation grossière, orchestrée par le pouvoir, ses députés, certains journalistes, tous ses chiens de garde, qui évoquaient le risque de « putsch » et des gilets jaunes venus « pour tuer », c’est une tout autre histoire qui s’est écrite ce samedi, loin des images de violence en continu, versées en boucle par certaines chaînes de TV aux ordres de l’Elysées et qui font le jeu de leurs meilleurs ennemis, les casseurs. Celle de centaines de rassemblements dans toute la France, où les colères trop longtemps étouffées ont décidé de faire cause commune dans la solidarité pour exiger d’une même voix la justice sociale et la justice climatique. Celle d’un soulèvement populaire pacifiste, qui est en train de s’enraciner dans tout le pays, dans des formes inédites.
Ce que l’oligarchie macroniste ne supporte pas, c’est que les gilets jaunes ont mis fin à son impunité. Et si Emmanuel Macron est si honni, c’est qu’il s’est méthodiquement rendu détestable, jusque dans sa gestion de ce conflit. L’exécutif a en effet usé et abusé de différentes stratégies pour disqualifier le mouvement des gilets jaunes. D’abord, en l’attribuant uniquement à l’extrême droite de Marine Le Pen. Ensuite, en tentant de le criminaliser ou de le réduire à un simple « ras-le-bol fiscal », dans lequel le Medef nagerait comme un poisson dans l’eau. Hier, c’était au tour de Bruno Le Maire de resservir l’argument du « coût » économique, brandi à chaque grève. Mais chacun de ces pièges a été jusqu’ici déjoué. Mieux, ils se retournent contre le pouvoir. D’abord, parce que les groupuscules d’extrême droite, toujours en embuscade, sont en passe d’être marginalisés.

Le monarque s’était opposé à commémorer le 50è anniversaire de mai 68 !!!I Imprimé à 200.000 exemplaires en novembre, Révolution s’était vendu à ce jour à 150.000 unités, Elle est aujourd’hui dans la rue. Une belle réussite pour sa majesté ! A quand le second tome ?