Le groupe communiste (CRCE) du Sénat vient de déposer une Proposition de loi (PDF ci-joint) relative à la nationalisation des sociétés concessionnaires d’autoroutes et à l’affectation des dividendes à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France. Cette proposition rejoint par ailleurs trois des 42 directives exposées dans la plateforme du 29 novembre 2018 par le mouvement des gilets jaunes, explique le groupe CRCE dans l’exposé des motifs.
Ainsi, cette plateforme appelle premièrement à poser « l’interdiction de vendre les biens appartenant à la France ». Par la renationalisation des autoroutes, les sénateurs et sénatrices communistes reviennent sur cette erreur originelle du Gouvernement Dominique de Villepin : une erreur qui a été guidée par la seule exigence du désendettement de la France, sans autre considération économique ou industrielle. Une erreur de ce point de vue puisqu’il aurait été financièrement bien plus rentable de conserver cette maîtrise publique. Sur le fond, il s’agit bien de rendre à l’État les moyens d’agir dans l’intérêt de tous, ce qui constitue l’une des voies pour rétablir la souveraineté populaire. Le groupe communiste au Sénat demande deuxièmement que « l’intégralité de l’argent gagné par les péages des autoroutes serve à l’entretien des routes et autoroutes de France aussi qu’à la sécurité routière ». La renationalisation des autoroutes permettra d’en finir avec ce détournement d’argent public au profit des actionnaires en affectant l’ensemble des dividendes à l’AFITF.

En 2017, l’ensemble des sociétés autoroutières a dégagé un excédent brut d’exploitation de 7,3 milliards d’euros pour 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une marge brute de 73 %. Dans le même temps, les tarifs ont augmenté de 20 % en dix ans.