Le hasard ? Il se trouve que dans l’un des six ateliers thématiques que je réunissais vendredi et samedi pour constituer mon programme, une discussion a porté sur la nécessité de veiller au devoir de mémoire. Au même moment la candidate d’extrême-droit Marine Le Pen affirmait que « la France n’était pas responsable » de la rafle du Vél’ d’Hiv de 1942, revenant ainsi aux odieuses manies de son père, le négationnisme !
Oui, le devoir de mémoire est plus que jamais un travail qu’il faut sans cesse effectuer. Auprès des jeunes générations, mais tout autant envers celles et ceux qui se vautrent dans la nauséabonde facilité de langage. Occasion nous est donnée entre les deux tours de l’élection présidentielle, le dimanche 30 avril où nous commémorerons partout en France et bien sûr ici à Bezons, le jour du Souvenir. Date du retour à la vie pour ceux « morts-vivants » qui auront échappé à la barbarie nazie, « étonnés qu’à leur âge, leurs veines soient devenues si bleues » comme le chantait notre regretté Jean Ferrat. Un jour chaque année pour nous, citoyens, nous nous souvenions et rendions hommages aux millions de morts exterminés par les nazis.

Entre les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs sont arrêtés : 4 115 enfants, 5 919 femmes et 3 118 hommes, lors de la rafle menée avec la collaboration de 7 000 policiers et gendarmes français. Moins de cent adultes et aucun enfant survivent à la déportation vers Auschwitz.
En son temps, bave à la lèvre, le fondateur du Front national dira bien d’autres contrevérités négationnistes. En son temps, Jacques Chirac prononcera des mots justes pour dire, au pied de la tour Eiffel, là où se trouvait le vélodrome d’Hiver, où l’on parqua pendant cinq jours 15 000 juifs dont 4 115 enfants, qu’il s’agissait d’un crime perpétué par des Français au nom de notre pays, au nom de l’État français. Seulement une poignée de rescapés de la plus importante rafle antisémite de la Seconde Guerre mondiale reviendront des camps de la mort. La rafle du Vél’d’Hiv, fut bien mise en œuvre par l’État français, par la police française et les services de bus parisiens à la demande des autorités allemandes. Cela est INCONTESTABLE !

« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français. ». Jacques CHIRAC – 16 juillet 1995