Le rapport Spinetta a été officiellement présenté le 15 février 2018. Les préconisations qu’il contient, si elles étaient retenues, porteraient un coup sérieux aux cheminots, aux usagers, à leur sécurité, aux chemins de fer français mais également à l’économie de nos départements. Le 22 mars, aux côtés des cheminots en grève, je vous appelle à vous mobiliser pour défendre le service public SNCF menacé de démantèlement par le gouvernement Macron et ses députés.
Le 15 février a été remis au Premier Ministre le rapport Spinetta sur l’organisation du système ferroviaire. Le lettre de mission était claire : il s’agissait de proposer un système d’organisation ferroviaire adapté à l’ouverture à la concurrence prévu par les directives européennes et qui doivent être transposées avant la fin de cette année. La feuille de route préconisée par le rapport va encore plus loin puisque c’est l’idée même du service public ferroviaire qui est laminée selon une logique ultra libérale. Ainsi, il est proposé d’en finir avec toute notion de service public et d’intérêt général. Pour M. Spinetta cela passe par une casse du statut des cheminots pourtant intrinsèquement lié à l’idée du service public.

Les nombreux retards, incidents et accidents sur le réseau SNCF sont uniquement la cause des plans de licenciements conduisant à l’abandon de l’entretien des lignes et du matériel roulant.
Cela passe également par un changement de statut des entreprises publiques qui deviendraient de simples sociétés anonymes. Pour ce rapport, les entreprises ferroviaires sont des entreprises comme les autres dont l’objet est l’organisation d’un service marchand alors même qu’il s’agit des conditions d’exercice du droit à la mobilité. Parallèlement, c’est une concurrence totalement libre qui serait organisée sur le réseau au plus grand bénéfice des opérateurs privés, qui pourront se placer sur les axes rentables, délaissant des pans entiers du territoire puisque le rapport, contrairement à d’autres travaux menés sur cette question, n’envisage pas de contraindre les opérateurs à assumer des lignes rentables et d’autres qui le sont moins. Une telle démarche annonce une aggravation des fractures territoriales et un sentiment de délaissement de certains territoires, sentiment qui nourrit les idéologies antirépublicaines. C’est donc un jeu dangereux.

La privatisation des lignes SNCF se traduira par moins de trains, moins de sécurité, moins de gares, moins de personnel et plus d’accidents et des tarifs encore plus excessifs qu’ils ne le sont déjà.